L’agriculture biologique : mouvement social pour le développement d’un certain type d’agriculture ou pour un changement plus global - INRAE - Institut national de recherche pour l’agriculture, l’alimentation et l’environnement
Communication Dans Un Congrès Année : 2011

L’agriculture biologique : mouvement social pour le développement d’un certain type d’agriculture ou pour un changement plus global

Claire Lamine

Résumé

Si le nombre d’exploitations pratiquant l’agriculture biologique est encore limité, un certain nombre d’acteurs prônent le développement de ce modèle agricole contre l’agriculture intensive dominante. A ce titre, l’agriculture biologique peut être considérée comme un véritable mouvement social œuvrant à promouvoir un certain type d’agriculture. D’après l’analyse de trois cas d’étude franciliens nous montrerons comment l’agriculture biologique peut effectivement constituer un aiguillon pour l’évolution des pratiques agricoles. D’abord parce qu’elle est depuis longtemps considérée par les agriculteurs comme l’alternative écologique à l’agriculture intensive. Ensuite, parce que l’agriculture biologique peut également être défendue par des acteurs non agricoles refusant l’agriculture intensive. Ici, la défense de l’agriculture biologique et sa promotion apparaissent comme un élément normatif fort, contribuant à la transformation des pratiques agricoles. Cependant, on peut se demander si ce mouvement en faveur de l’agriculture biologique concerne uniquement le développement d’une technique culturale en particulier – encore peu représentée dans les surfaces et les productions agricoles. En effet, il semblerait que la défense et la promotion de l’agriculture biologique puisse jouer un rôle dans des processus de changements d’ordre plus global dans nos sociétés occidentales. Concernant le monde agricole, certains auteurs se sont interrogés sur le pouvoir transformateur d’un tel mouvement, en se demandant notamment si l’agriculture biologique pourrait jouer un rôle dans le développement d’autres formes d’agricultures plus écologiques. Dans notre travail, nous montrerons que pour les agriculteurs – ceux qui la pratiquent et ceux qui ne la pratiquent pas – l’agriculture biologique constitue de plus en plus un système cultural parmi d’autres et beaucoup moins un mouvement d’ « écolos ». Ainsi, on constate des échanges croissants entre l’agriculture biologique et les formes d’agriculture plus « conventionnelles », ce qui favorise le développement de pratiques agricoles plus écologiques. D’autre part, du côté des acteurs non agricoles mobilisés pour le développement de l’agriculture biologique, nous verrons que dans les cas étudiés ce n’est pas véritablement l’agriculture biologique qui est défendue en tant que telle. En effet, pour les acteurs non agricoles observés, l’agriculture biologique apparaît comme un argument parmi d’autres pour défendre une cause plus globale telle qu’un bien commun (paysage, ressource en eau…). Cette analyse nous conduira à considérer l’agriculture biologique et ses promoteurs comme un mouvement social en faveur du développement d’un certain type d’agriculture, mais également comme un argument et un outil parmi d’autres, en faveur d’un changement global vers une autre forme de société, capable de mieux intégrer des considérations écologiques.

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Citer

Aurélie Cardona, Claire Lamine. L’agriculture biologique : mouvement social pour le développement d’un certain type d’agriculture ou pour un changement plus global. Congrès SFER. Les transversalités de l’agriculture biologique, Jun 2011, Strasbourg, France. ⟨hal-02746918⟩
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