Le changement climatique se caractérise par une augmentation dans l’atmosphère des gaz à effet de serre qui sont les acteurs principaux du réchauffement de l’air. De plus, ce changement climatique moyen s’accompagne d’une augmentation de la variabilité du climat avec l’apparition plus fréquente d’évènements dits extrêmes. Des travaux expérimentaux de manipulation des principales variables du changement climatique ont mis en évidence des effets bénéfiques pour la production de prairies permanentes de moyenne montagne observés après 1 à 2 ans mais qui s’annulent au bout de 3-4 ans. Outre les effets observés sur la production annuelle de la prairie, les cycles biogéochimiques sont modifiés avec une baisse de la disponibilité en N et en eau dans le sol mais aussi une augmentation de l’efficience d’utilisation de l’eau. Cependant, la composition en graminées a légèrement baissé au profit des légumineuses. Lorsque la prairie permanente est soumise à un évènement de type canicule, la prairie garde en mémoire pendant 2 ans l’effet négatif du stress sur la productivité sans changement significatif de composition des principaux groupes fonctionnels. Cependant, l’enrichissement en CO2 de l’atmosphère pourrait favoriser une récupération plus rapide de la prairie suite à un extrême comme cela a été observé dans une expérimentation menée à l’Ecotron de Montpellier. Une deuxième approche comparant la proportion de graminées à stratégie de capture (graminées productives) dans près de 900 prairies permanentes montre que cette proportion est susceptible d’augmenter suite à un changement climatique modéré, mais l’augmentation de CO2 n’est pas prise en compte. Ces résultats montrent la nécessité de mener des expérimentations sur le long terme pour comprendre et évaluer la capacité de résilience des services rendus par les prairies.