Dispersion de graines par les bonobos (Pan paniscus) en forêt tropicale humide du Congo (RDC) : conséquences potentielles pour la conservation des forêts
Résumé
La conservation des forêts afrotropicales dépend non seulement de la protection des habitats, mais également de la protection d’espèces menacées d'extinction (IUCN 2011). Les primates frugivores sont reconnus comme d’important disperseurs de graines. Dans le site de LuiKotale (forêt tropicale de la Cuvette centrale, RD Congo) le rôle de dispersion de graines par les bonobos (Pan paniscus) a été étudié. Les bonobos sont principalement frugivores (66 % des sessions d'alimentation), passant environ 3,5 heures par jour à avaler des fruits et leurs graines, qui sont transportées pendant environ 24 heures. Ces graines appartiennent à plus de 91 espèces dispersées endozoochoriquement à une distance moyenne de 1,2 kilomètre de l'arbre--‐parent. Les graines passées par le tube digestif des bonobos germent plus rapidement, à des taux plus élevés, et avec une plus grande survie post dispersion. Notre estimation porte à 40 % le taux d’espèces d’arbres dispersés par les bonobos, soit 65 % de l'abondance relative. Presque toutes les espèces bonobo--‐dispersées étudiées (95 %), ne peuvent recruter sans dispersion. Du fait d’un manque de redondance fonctionnelle avec les autres animaux, les bonobos doivent influencer la structure et l’écologie forestière de leur système. Leur disparition attendue serait critique. Nos conclusions classent les bonobos comme probables jardiniers de la forêt du Congo.
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