Étude des noyaux glaçogènes microbiens dans l'eau de nuage au Puy de Dôme (France)
Résumé
Les particules glaçogènes biologiques, en particulier les microorganismes, ont été étudiés dans l'eau de nuage. Douze échantillons de nuage ont été collectés sur une période de 16 mois au sommet du puy de Dôme (1465 m ; France) à l'aide d'impacteurs à gouttelettes. Les échantillons ont été caractérisés biologiquement (cultures, dénombrement cellulaire...) et les paramètres physico-chimiques ont été déterminés (pH, contenu ionique, carbone organique total...). La concentration en noyaux glaçogènes a été mesurée par la méthode du gel des gouttes entre -3°C et -13°C. La concentration en particules glaçogènes dans cette gamme de température varie entre ˷1et ˷ 100 par mL d'eau de nuage. En ce qui concerne les particules glaçogènes biologiques, les valeurs mesurées sont supérieures de plusieurs ordres de grandeur à celle détectées dans les précipitations. A -12°C, au minimum 76% des noyaux glaçogènes sont d'origine biologique, i.e. ils sont inactivés par le chauffage à 95°c pendant 10 min, et pour des températures supérieures à 8°C, seul le matériel biologique a la capacité d'induire le gel. Par des méthodes de culture, 44 souches microbiennes apparentées au genre Pseudomonas ont été isolées d'eau de nuage. Parmi elles, 16% ont été identifiées comme glaçogènes à la température de -8°C. Elles appartiennent aux espèces Pseudomonas syringae, Xanthomonas sp. and Pseudoxanthomonas sp.. Deux des souches sont glaçogènes dès -2°C, les plaçant parmi les plus efficaces décrites à ce jour.