Suite à la suppression des antibiotiques facteurs de croissance, la connaissance et la maîtrise de la flore digestive sont devenues un enjeu pour l’alimentation animale. Cette flore digestive présente en général une variabilité individuelle, qui chez les volailles de chair, pourrait être plus faible du fait de la forte pression exercée par la génétique. Au cours de ce travail, nous avons étudié cette variabilité individuelle en fonction de l’alimentation, à différents âges. Des poulets (Ross), élevés en cage, ont reçu à partir de 11 jours, un aliment contrôle contenant du blé sous forme soit broyée (C), soit en graines entières présentées en libre choix (GE). Chaque semaine, de 16 à 44 jours, 6 animaux par régime ont été abattus pour prélever leurs contenus caecaux dont la flore majoritaire a été analysée par une technique d’empreinte moléculaire (Temporal Temperature Gradient gel Electrophoresis). Les profils bactériens de chaque animal se sont avérés différents traduisant une flore digestive propre à chaque individu. A certains âges, le régime peut entraîner des différences de cette variabilité individuelle. Ainsi, à 23 j, les différences entre individus apparaissent plus importantes avec le régime GE par rapport au régime C (coefficient de similarité de Pearson CS de 94.5 et 96.4% respectivement), ce qui pourrait être due aux proportions variables de graines ingérées selon les individus dans le cas du régime GE (12-31%). Cependant à 37 et 44 j, le phénomène s’inverse. Les animaux du régime GE présentent une plus forte similarité que ceux du régime C (CS de 96.3 et 94.4% à 37 j et 94.0 et 90.9% à 44 j pour les régimes GE et C respectivement), alors que la variation de proportions de graines consommées par les différents individus est toujours importante (32-54% de 29 à 36 j et 42-56% de 36 à 43 j). Le blé présenté sous forme de graines entières conduirait à une plus grande homogénéité de la flore entre individus au bout de 4 semaines de consommation, malgré la variation de proportions de graines consommées par les animaux. Malgré l’augmentation de l’homogénéité des animaux par la sélection génétique, la flore digestive des poulets de chair présente une variabilité individuelle, modifiable par l’alimentation. Cette variabilité doit être prise en compte pour l’étude des facteurs de variation de la flore.