Le gestionnaire forestier se trouve actuellement face à la nécessité de concilier exploitation de bois et conservation de la biodiversité. Il lui est alors nécessaire de connaître l’état de la biodiversité dans les forêts qu’il gère et d’être en mesure d’évaluer les effets de sa gestion. Des indicateurs directs et indirects ont été développés afin d’évaluer l’impact de la gestion sur la biodiversité forestière. Les indicateurs indirects reposent généralement sur la notation d’éléments structurants. Les indicateurs directs sont difficilement utilisables en routine et permettent plutôt d’orienter la construction des indicateurs indirects et de compléter leur utilisation par des informations écologiques précises. Cependant, les relations entre ces deux types d’indicateurs sont mal connues. Cette étude a pour objectif de voir si les utilisations simultanées d’un indicateur indirect (IBP : Indice de Biodiversité Potentielle des peuplements) et d’un indicateur direct de biodiversité (Diptères Syrphidés) sont complémentaires dans l’expertise écologique d’un peuplement forestier. L’IBP est un outil de diagnostic qui permet d’orienter la gestion dans le sens d’une augmentation de la capacité d’accueil de la biodiversité taxonomique ordinaire des peuplements et d’une amélioration du fonctionnement de l’écosystème forestier (Larrieu & Gonin, 2009). Les syrphes sont des bio-indicateurs performants de la composition d’un site en micro-habitats (Sarthou et al.,2007). L’application simultanée des deux approches a été réalisée dans l’expertise écologique du bois de Labroquère (31), géré pour la production de bois de chauffage et la coupe régulière d’arbres de la futaie pour fournir du bois d’oeuvre (Redon et al., sous presse). L’évaluation globale est similaire pour les deux approches qui se révèlent complémentaires, ce qui accroît la robustesse du diagnostic. L’utilisation simultanée de ces deux méthodes permet d’obtenir une évaluation étalonnée et plus opérationnelle qu’avec seulement l’une ou l’autre. Il semble alors être intéressant pour le gestionnaire forestier d’utiliser un indicateur indirect pour l’évaluation « routinière », et un indicateur direct de façon ponctuelle, à échéances régulières mais peu fréquentes (par exemple lors de la rédaction du document d’aménagement), de façon à recadrer périodiquement l’expertise.