Bilan de la flambée d'histomonose dans les élevages français de dinde standard, après 2003
Résumé
Out of the news for several decades in standard turkey production, histomoniasis has made a dramatic comeback since, in March 2003, the Council of Europe banned the use of Nifursol, the last of the effective molecules used preventively against Histomonas meleagridis in animals destined for human consumption. An epidemiological field survey, based on several questionnaires and samples, was realised both by the National Veterinary School of Lyon (ENVL) and the Comité Interprofessionnel de la Dinde Française (CIDEF). It has brought to light more than 100 outbreaks of histomoniasis in France from April 2003 to June 2006. Most of these cases were in the North-West of France, which is the principal farming area for turkeys. The results showed a seasonal effect with the majority of cases occurring during the hottest months, from April to September. A very high number of cases were found among birds from 4 to 8 weeks of age, but there were some cases in younger (3 weeks) and much older birds (up to 17 weeks). The mortality rate in standard turkey flocks was mostly below 10%, but was above 30% in nearly 20% of cases. These cases were dramatic for breeders. The study of survival curves (daily evolution of the number of living animals) had shown several profiles: we can think that the disease may evolve by an acute way (high slope) or by a chronic way (middle or low slope). A preliminary analysis of the survival data had shown that liver lesions are systematically present in the cases with high slope profiles. Moreover, the enteric diseases (necrotic enteritis, non specific enteritis or coccidiosis) tend towards to be more frequent in these profiles.
Après plusieurs dizaines d’années de silence en élevage de dinde standard, l’histomonose refait massivement surface après l’interdiction par le Conseil de l’Europe chez les animaux destinés à la consommation humaine de l’utilisation de la dernière des molécules efficace de façon préventive contre Histomonas meleagridis, le Nifursol, en mars 2003. Une étude épidémiologique de terrain, basées sur plusieurs types de questionnaires et de prélèvements, a été menée conjointement par l’École Nationale Vétérinaire de Lyon et le Comité Interprofessionnel de la Dinde Française. Elle a permis de recenser plus de 100 épisodes cliniques d’histomonose en France d’avril 2003 à juin 2006. La majeure partie des cas était localisée dans le quart nord-ouest du pays, correspondant aux principales zones d’élevage. Un effet saison montre que les cas se déclarent de façon plus fréquente pendant les mois les plus chauds, d’avril à septembre. Un nombre très élevé de cas est apparu chez des animaux âgés de 4 à 8 semaines, mais plusieurs ont été signalés chez des animaux plus jeunes (3 semaines), ainsi que nettement plus âgés (jusqu’à 17 semaines). Les taux de mortalité ont été majoritairement inférieurs à 10% mais ils ont été supérieurs à 30% dans presque 20% de cas qui se sont révélés dramatiques pour les éleveurs. L’étude des courbes de survie au cours du temps (évolution au jour le jour du nombre d’animaux vivants dans un lot) montre différents profils qui laissent penser que la maladie peut évoluer sur un mode aiguë (à pente forte – PFO) ou plutôt chronique (à pente moyenne – PM ou à pente faible – PFA). Une analyse préliminaire de ces courbes montre que les lésions hépatiques sont systématiquement présentes dans les cas de profils à pente forte. De plus, les maladies de type entérite (entérite nécrotique, entérite non spécifique ou coccidiose) tendent à être plus fréquentes dans ces mêmes profils.