Suite à la loi sur l'eau de 1992, la nécessité d'organiser la gestion de l'eau dans un cadre décentralisé, collectif et concerté implique pour le décideur public de mieux analyser les enjeux et les processus de négociation entre les différents usagers. Ce contexte nouveau se prête à une formalisation par la théorie des jeux. On retient ici un modèle de marchandage multilatéral, mis en oeuvre sur le cas du bassin de l'Adour, avec quatre joueurs agrégés (trois joueurs "agriculteurs" situés le long du bassin et un joueur "défense de l'environnement") et deux paramètres de négociation, les quotas et le prix de l'eau. Les paramètres des fonctions d'utilité des joueurs "agriculteurs" sont estimés à partir de modèles économiques et hydrauliques. Différentes simulations permettent d'analyser l'évolution de l'issue du jeu lorsqu'on fait varier les niveaux d'intervention des pouvoirs publics dans la négociation, le poids politique des joueurs et les règles de décision. Dans un contexte d'information imparfaite sur les intérêts et les comportements des acteurs, ces résultats contribuent à éclairer les enjeux de la négociation et révèlent les potentiels de coalition entre joueurs.