Les conséquences des productions de blé et de colza énergétiques sur le revenu agricole des exploitations ont été étudiées à l'aide d'un modèle régional de programmation linéaire, ainsi que la sensibilité des accroissements de revenu au progrès génétique (hybrides de colza), aux variations spatiales des rendements et surtout aux hypothèses concernant les charges de mécanisation. Ce modèle a été appliqué à un département céréalier moyennement intensif de la périphérie du Bassin parisien. Les simulations montrent l'impact positif des cultures énergétiques sur le revenu agricole surtout si ces cultures énergétiques accroissent peu le montant des charges de mécanisation par rapport à la situation de référence, la jachère. Cet impact positif concerne la plupart des agriculteurs, plus de 70 % pour le colza et plus de 90 % pour le blé. L'augmentation moyenne de revenu agricole atteint alors 800 F/ha de colza hybride et 1200 F/ha de blé mais elle varie largement selon les exploitations en fonction des rendements des cultures. Le passage aux hybrides de colza (plus 20 % de rendement) augmente certes le revenu, mais moins que prévu en raison d'une compétition entre le colza alimentaire et non alimentaire se manifestant dans le modèle. Le blé, économe en intrants tout en étant productif, est économiquement la meilleure plante énergétique pour les agriculteurs.