Monooxygenase du blé et de Veronica Persica responsables du métabolisme du chlortoluron
Résumé
Le blé et la véronique transforment rapidement le chlortoluron par différentes oxygénations (hydroxylations et N -déméthylations). Dans le blé, elles produisent principalement des métabolites hydroxylés et un peu d'herbicide mono-N-déméthylé. Par contre, dans la véronique, les oxygénations conduisent à une accumulation de métabolites mono et di-N-déméthylés. Les voies métaboliques notées dans les plantes ont été retrouvées dans les cellules correspondantes cultivées en milieu liquide. Notre objectif était d'établir si les différentes monooxygénases actives sur le chlortoluron étaient du type cytochrome P-450. Lors d'expériences conduites in vivo, la dégradation de l’herbicide était réalisée en présence d'aminobenzotriazole (ABT), un inhibiteur des P-450s. Sur plantes comme sur cellules, l'ABT inhibait fortement les oxygénations intervenant dans le blé, mais montrait peu d'effet sur celles intervenant dans la véronique. Des expériences ont également été faites in vitro en faisant appel à des microsomes isolés de cellules traitées avec des stimulateurs de la dégradation de l'herbicide. Les principaux résultats sont les suivants.
1-Le 2,4-D et le cyometrinil provoquent une augmentation des P-450 dans lesmicrosomes et permettent d'obtenir in vitro les oxygénations caractéristiques des deux espèces. Cependant une activité hydroxylante surnuméraire était observée dans les microsomes induits de véronique.
2-Toutes les oxygénations affectant le chlortoluron dans le blé et la véronique sont certainement dues à des monooxygénases a cytochrome P-450. Elles sont dépendantes de NADPH, de l'oxygène moléculaire, et sont sensibles aux inhibiteurs de la NADPH-cytochrome c réductase.
3-Dans le blé, les isoformes responsables des hydroxylations sont probablement distinctes des isoformes responsables de la N-déméthylation (sensibilités différentes au CO, dépendances diverses à l'hydroperoxyde de cumène).
4-Les monooxygénases du blé et de la véronique montrent in vitro des sensibilités nettement tranchées vis-a-vis de l'ABT. Ces différences peuvent rendre compte des effets différentiels provoques par l'ABT sur les plantes des deux espèces.
5-Les P-450s du blé et de la véronique impliqués dans la dégradation du chlortoluron sont apparemment distincts dé ceux qui transforment les substrats endogènes.
Domaines
Sciences du Vivant [q-bio]
Origine : Fichiers produits par l'(les) auteur(s)