Autotransplantation utérine dans un modèle ovin
Résumé
L’infertilité utérine concerne 1/500 femme en âge de procréer en Europe. Elle peut être innée (Syndrome de Rokitansky-Kuester-Hauser) ou acquise (hystérectomie pour cancer ou pathologie bénigne). Pour ces patientes, la greffe utérine représente une alternative à l’adoption ou à la gestation pour autrui interdite en France. A ce jour, 58 greffes utérines ont été réalisées à travers le monde et ont permis la naissance de 15 enfants en bonne santé. Afin de préparer la première greffe utérine en France chez la femme, l’équipe de gynécologie du Pr Ayoubi de l’hôpital Foch a réalisé des auto-transplantations utérines sur 16 brebis en collaboration avec l’INRA de Jouy en Josas. Cette vidéo montre la technique de prélèvement du greffon par laparotomie consistant à disséquer les artères utérines et les veines utéro-ovariennes jusqu’à leur origine sur les vaisseaux iliaques internes. La préparation des vaisseaux utérins est réalisée lors de la backtable, période d’ischémie froide où le greffon est perfusé avec du ringer hépariné. Enfin, les vaisseaux sont anastomosés au niveau des vaisseaux iliaques externes par des anastomoses termino-latérales. Cette technique complexe nécessite une courbe d’apprentissage, évaluée à 9 cas avant d’obtenir une reperfusion utérine reproductible pendant 3 heures. La place du modèle animal ovin semble indispensable pour toute équipe souhaitant démarrer un protocole de greffe utérine.