Les ressorts sociaux et symboliques de la référence ouvrière (discussion d'un panel d'une section thématique) - INRAE - Institut national de recherche pour l’agriculture, l’alimentation et l’environnement Accéder directement au contenu
Communication Dans Un Congrès Année : 2015

Les ressorts sociaux et symboliques de la référence ouvrière (discussion d'un panel d'une section thématique)

Résumé

Trois pistes sont investies lors de cette section thématique : - Une première consiste à saisir la dimension symbolique de la centralité ouvrière. Dans quelle mesure le mouvement ouvrier fournit-il une grammaire de l’action collective ? Dans quelle mesure, agir collectivement dans les années 68 suppose-t-il de se définir en particulier par rapport au mouvement syndical, pas seulement contre lui, pour se différencier, mais aussi en positif, au travers de la réappropriation de ses répertoires d’action, d’organisation et de symbolisation ? De quelle manière l’inflation des discours sur la classe ouvrière contribue-t-elle à remettre en cause le monopole légitime qu’en avaient jusqu’alors le Parti communiste et la CGT ? - La deuxième piste conduit à étudier cette centralité dans sa dimension socio-spatiale. La centralité ouvrière passe par celle des sites industriels dans la conflictualité sociale. Certaines usines constituent des lieux d’investissements militants divers (gauchistes, chrétiens, féministes…), à la fois en raison de l’attention que leur accordent des militants extérieurs et des pratiques d’ouverture qui se développent à l’occasion de nouvelles formes de conflits et d’occupations. La restitution de ces mobilisations sur un site donné permet de repérer la contribution des groupes non ouvriers à la conflictualité usinière, mais aussi la façon dont se nouent les liens entre intellectuels et ouvriers. Elle permet aussi de chercher les traces de mobilisations exclues des mémoires légitimes de la contestation : quid, par exemple, d’un féminisme ouvrier ? - Enfin, une troisième piste porte sur la perte de centralité ouvrière dans sa dimension diachronique : travailler plus finement sur la centralité ouvrière, c’est aussi s’interroger sur les conditions de son affaiblissement, sur une chronologie plus fine qui peut varier à l’échelle locale. Il s’agit de remettre en cause l’idée commune d’un basculement soudain, d’une crise qui se joue dès la fin des années 1970, afin d’en retracer les linéaments plus précis et les prolongements. Au-delà des représentations publiques de l’effondrement de la classe ouvrière et de ses organisations qui s’imposent au tournant des années 1980, il y a toujours un groupe ouvrier, mais considérablement recomposé, et il y a toujours des luttes ouvrières : comment s’inscrivent-elles dans leur environnement au cours des décennies suivantes ? De la multitude de relais possibles – militants, politiques, culturels, médiatiques… – lesquels ont-elles perdus ou gagnés, lesquels continuent-elles de disposer ?
Fichier non déposé

Dates et versions

hal-02796263 , version 1 (05-06-2020)

Identifiants

  • HAL Id : hal-02796263 , version 1
  • PRODINRA : 308536

Citer

Julian Mischi. Les ressorts sociaux et symboliques de la référence ouvrière (discussion d'un panel d'une section thématique). session de la section thématique "Ouvriers, mouvement syndical et mouvements sociaux de 1968 à nos jours" du congrès de l'AFSP, Association Française de Science Politique (AFSP). Paris, FRA., Jun 2015, Aix-en-Provence, France. ⟨hal-02796263⟩

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