Plasticité de l’Empreinte du placeNta Et de L’EndOmetre en lien avec la maturité du PorcElet (Projet PENELOPE)
Résumé
La sélection pour plus de prolificité et plus de croissance maigre chez le porc s’est accompagnée d’une augmentation de la mortalité néonatale des porcelets. Cette mortalité est une source importante de perte économique pour la production porcine européenne et pose un problème éthique relatif au bien-être animal. Les facteurs qui contrôlent la survie des porcelets sont nombreux et dépendent de caractères inhérents à la mère et au porcelet. Le poids de naissance est généralement proposé en tant que bon indicateur de survie des porcelets (Leenhouwers et al. 2001) . Ce poids reflète l’ensemble du développement fœtal et des processus spécifiques de maturation qui se mettent en place en fin de gestation (van der Lende et al. 2001). Les porcelets sélectionnés pour le taux de survie sont aussi plus mature à la naissance et mieux préparés à la vie extra utérine (Leenhouwers et al. 2001; Leenhouwers et al. 2002). Le poids et la maturité sont donc des bons marqueurs de survie. Cependant il n’existe pas de lien évident entre le poids à la naissance et le taux de survie entre les races puisque les porcelets Meishan (MS) sont plus petits à la naissance mais moins sujets à la mortalité que les porcelets de race Large White (LW) (Canario et al. 2014). Les porcelets MS sont physiologiquement plus matures que les porcelets LW. La maturité est définie ici comme l’état de plein développement permettant la survie à la naissance. Les processus d’acquisition de cette maturité au cours du dernier mois de gestation, et leurs éventuelles variations en relation avec la génétique et l’environnement maternel utérin, jouent donc un rôle déterminant dans la mortalité précoce du porcelet. La survie des porcelets est, par exemple, corrélée positivement avec l’efficacité placentaire (Leenhouwers et al. 2002). Dans ce contexte, la régulation par le placenta de l’allocation des nutriments de la mère vers le jeune impacte grandement la croissance fœtale (et en conséquence la maturité), la santé et les performances des animaux. Le placenta est aussi le siège d’un conflit entre le génome maternel et paternel. Un dialogue utéro-placentaire s’instaure donc, faisant intervenir des mécanismes épigénétiques encore mal connus. L’objectif de du projet PENELOPE est d’évaluer, à partir d’une sélection de gènes (40 gènes) connus dans d’autres espèces ou d’expression préférentielle nouvelle, le statut de l’empreinte chez le porc en fin de gestation. Nous disposons pour cela des 2 tissus adjacents le placenta et l’endomètre pour 4 génotypes fœtaux (LW (lignée à mortalité néonatale importante), MS (peu de mortalité), et les croisés réciproques) issus du projet PORCINET. Un séquençage au débit des ADN et ADNc est en cours pour identifier les SN! P informatifs puis évaluer le statut mono allèlique et mono parental de l’expression de ces gènes. Ces premiers résultats permettront d’évaluer plasticité de ces gènes dans le placenta et l’endomètre.