Les agroécosystèmes font partie des milieux les plus touchés par le déclin de la diversité biologique lié à l’intensification de différentes pratiques agricoles. L‘étude de la flore adventice hébergée dans la parcelle montre une régression comme certaines espèces telles que le bleuet (Cyanus segetum L.). Afin de déterminer des facteurs qui influencent la présence du bleuet dans un milieu agricole, des semences de bleuet ont été semées dans quatre compartiments d’une parcelle cultivée non désherbée (bordure herbacée BH, interface I, fourrière F, plein champ PC) de deux cultures d’hiver (blé et moutarde) à l’automne et au printemps. La cohorte d’automne montre un taux d’établissement plus élevé que celle de printemps. Les plantes s‘établissant au printemps sont les moins développées. Les bleuets les plus développés et avec les rapports biomasse/hauteur les plus élevés sont présents en F et PC de la culture de blé, alors qu’on les trouve en I de la moutarde à cause de la compétition plus forte en F et PC. Les plantes présentes en I sont plus ramifiées que celles dans les autres compartiments, donc plus florifères. L’interface pourrait être considérée comme une zone de refuge pour le bleuet grâce à la faible compétition avec d’autres plantes et l’application des herbicides moins efficace. La bordure herbacée est un compartiment hostile au bleuet dès la levée qui rend cette espèce typiquement liée aux champs cultivés.