Une dynamique foncière duale pour les espaces agricoles dans les villes : l'exemple de Montpellier
Résumé
La cartographie des espaces agricoles de la ville et l'étude de leurs fonctions par des entretiens compréhensifs auprès des acteurs impliqués, agriculteurs, jardiniers citadins, représentants des collectivités territoriales et des organismes socio-professionnels, nous a permis de mettre en évidence des dynamiques foncières contraires. L'agriculture professionnelle sur foncier privé recule peu à peu, alors que des formes qu'on pourrait qualifier de nature agricole, comme les jardins familiaux et partagés dont la plupart ont été récemment créés par la Ville, et des formes d'agriculture publiques, agriparc et réserves foncières destinées aux agriculteurs, sont en émergence. Ce double mouvement foncier pourrait constituer les prémisses d'une nouvelle façon de penser l'agriculture dans la ville, en lien avec sa dimension de protection de la biodiversité et de nature plébiscitée par la Ville et par les citadins. Dans une optique de ville durable, elle peut ainsi trouver une place au coeur des villes. Si elle y est soumise à la pression exercée par l'urbanisation, elle peut être préservée pour partie grâce aux différentes fonctions qu'elle assume. Montpellier, 8ème métropole française et capitale française 2011 de la biodiversité, comprend encore de nombreuses terres agricoles à l'intérieur de son périmètre communal. Ces terres sont soumises à une forte pression foncière en raison d’une croissance démographique soutenue.