L’essor récent des jardins collectifs à Montpellier : entre nature et agriculture
Résumé
L’agriculture intra-urbaine est en développement, portée par l’intérêt croissant des citadins pour une alimentation locale et une reconnexion à la nature. Les jardins collectifs, définis en opposition aux jardins particuliers, se multiplient dans les pays développés. A Montpellier, ils ne sont pas une tradition, comme dans d’autres villes du Nord de la France. Leur essor est lié à la demande des citadins, à laquelle la Ville a répondu en lançant en 2004 une politique active de création de jardins collectifs familiaux et partagés. Des étudiants et des associations sont également impliqués dans le développement de ces jardins, que nous avons localisés et cartographiés. Une vingtaine d’entretiens compréhensifs ont permis de préciser leur fonctionnement et d’identifier les motivations des jardiniers. Les jardins sont vécus par les jardiniers comme des lieux de nature, de plaisir et de bien-être lié au contact avec la terre et les plantes, le jardinage étant parfois présenté comme nécessaire à l’équilibre personnel. L’identité de ces espaces est plurielle, sociale, paysagère mais aussi agricole, même si l’objectif de production alimentaire n’y est pas affiché comme une priorité. Cette nature urbaine, ordinaire mais active, multi-facettes, promue par les citadins et qui intéresse les politiques urbaines, n’est-elle pas finalement un facteur-clé de résilience des métropoles ?