L'agriculture à l'épreuve des politiques de l'eau (AGEPEAU) - INRAE - Institut national de recherche pour l’agriculture, l’alimentation et l’environnement
Rapport (Rapport Contrat/Projet) Année : 2013

Agriculture challenged by water policies

L'agriculture à l'épreuve des politiques de l'eau (AGEPEAU)

Résumé

The project is based on a comparison of four cases (the lake of the Sorme, the Breton coast catchment aera, the impluvium of Vittel mineral waters, and the Grenelle catchment area of Harol in the west Vosges). These cases could be considered as having no basis for comparison because they relate to very contrasting types of situation : different water types - seashore, surface or deep waters ; public or private management ; different types of pollution ; within a regulatory framework or not ; even the surface areas of the territories involved are different). However they are all confronted with the same type of challenge : agriculture is called directly into question for the pollution of water resources, so it is ordered to change its model and/or practices to become "in conformity", while a programme is being set up which involves researchers. The gamble was taken that knowledge coule emerge from these contrasting situations ; its is at the analytical level that the comparison is to be found and finds its justification for existence : what does this test consist of for local stakeholders, among the foremost of whom are farmers ? To answer this question we set up a comparison of points of view in an inductive research approach. This was based on cross-disciplinary visits to our study area, making it possible to integrate the inputs from our various disciplines (agronomy, hydrology, sociology, geography, ethnology). The exchanges, based on visits by all of the researchers, led to the stabilisation of a joint analysis grid which makes it possible to understand how water is "charged" with both an ecological and a social point of view when it circulates or is stored on territories. This grid is structured around three cross-disciplinray research problems corresponding to three types of challenge experienced by stakeholders in the study areas. The first is a challenge for water policies which have to manage the tension between the generality and standardization of policies, and the highly diverse forms of agriculture (including how they evolve over time), and of the people speaking for the farming world. Designing an effective action on water, is also thinking together about water policies, more broadly environmental, and about agricultural policies (CAP, installation issues). The second challenge for professional agricultural dynamics in the sense that, for farmers, environmental constraints associated with water come within a set of wider constraints associated with the farm structure, its long-term evolutionary pattern and its integration into supply chains, and with increasingly fluctuating markets that weaken some farms. It is a social test which connects farmers at a hydrological level, whereas without that,they would not have any particular reasons for negotiating their practices together. This challenge comes within a context of agricultural demography in decline. The third we describe as a cognitive test which centres on the knowledge required to deal with the problem of water quality : existence of uncertainties about the practices implemented ; about the biophysical processes which lead to increased expression of a need for knowledge ; the sometimes insufficient recognition of the existence of a diversity of knowhow ; the standardization of expert assessment procedures which goes against the singularity of local parameters. This work therefore offers avenues for throught for water resource managers and public policies both for the interest of the comparative method and for the cross-disciplinary themes that emerge from our analysis grid.
Le projet est basé sur une comparaison de quatre cas (lac de la Sorme, bassin versant du littoral breton, impluvium des eaux minérales de Vittel, Harol captage Grenelle de l'ouest vosgien) qui pourraient être considérés comme incomparables car portant sur des situations caractéristiques très contrastées (du point de vue des types d'eau - littorales, de surface ou eau profondes - du gestionnaire public ou privé, du type de pollution, du cadrage réglementaire existant ou non ou encore des surfaces des territoires en jeu). Cependant ils sont tous confrontés au même type "d'épreuve" : l'agriculture étant mise en cause directement vis-à-vis de la pollution de la ressource en eau, elle se trouve sommée de changer de modèle et/ou de pratiques pour devenir "conforme", tandis qu'un programme est mis en place qui implique des chercheurs. On a fait le pari que, de ces situations contrastées, pouvait émerger de la connaissance ; c'est donc sur le plan analytique que la comparaison se situe et trouve sa raison d'être : de quoi cette épreuve est-elle faite pour les acteurs locaux, au premier rang desquels les agriculteurs? Pour répondre à ce questionnement nous avons mis en place une confrontation des points de vue dans une démarche de recherche inductive basée sur des visites croisées de nos terrains et permettant l'intégration des apports de nos différentes disciplines (agronomique, hydrologie, sociologie, géographie, ethnologie). Les échanges, basés sur les visites de terrain de l'ensemble des chercheurs, ont conduit à stabiliser ne grille d'analyse commune qui permet de comprendre comment l'eau se "charge" tant d'un point de vue écologique que social lorsqu'elle circule ou se stocke sur les territoires. Cette grille se structure autour de trois problématiques transversales de recherche correspondant à trois types d'épreuves vécues par les acteurs de terrains. La première est une épreuve pour les politiques de l'eau qui doivent gérer la tension existant entre d'un côté la généralité, la standardisation des politiques et, de l'autre côté, la grande diversité à la fois des formes d'agriculture (y compris dans leur évolution temporelle) et des interlocuteurs du monde agricole. Concevoir une action efficace sur l'eau, c'est aussi penser ensemble politiques de l'eau, environnementales plus largement, et politiques agricoles. La seconde est une épreuve pour les dynamiques professionnelles agricoles dans le sens où les contraintes environnementales liées à l'eau s'inscrivent pour les agriculteurs dans un ensemble de contraintes plus vastes, liées à la structure de l'exploitation, à la trajectoire longue de leur exploitation, à l'insertion dans des filières, et aux marchés de plus en plus fluctuants qui fragilisent certaines exploitations. C'est une épreuve sociale qui relient des agriculteurs selon une échelle hydrologique alors qu'ils n'auraient sans cela pas de raisons particulières de négocier ensemble leurs pratiques. Cette épreuve se situe dans un contexte de démographie agricole en déclin. La troisième épreuve enfin, que nous qualifions d'épreuve cognitive, porte sur les connaissances nécessaires pour traiter du problème de la qualité de l'eau (existence d'incertitudes sur les pratiques mises en œuvre ; sur les processus biophysiques qui amènent l'expression accrue d'un besoin de sciences ; existence pas toujours suffisamment reconnue d'une diversité des savoirs ; standardisation des procédures d'expertise qui s'oppose à la singularité des paramètres locaux). Ce travail offre ainsi des pistes de réflexion pour les gestionnaires des ressources en eau et les politiques publiques tant du point de vue de l'intérêt de la méthode comparative que des thématiques transverses issues de notre grille d'analyse.
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2013_BARATAUD_Rapport final_AGEPEAU_1.pdf (1.62 Mo) Télécharger le fichier
Origine Fichiers produits par l'(les) auteur(s)
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Dates et versions

hal-02804994 , version 1 (06-06-2020)

Identifiants

  • HAL Id : hal-02804994 , version 1
  • PRODINRA : 272422

Citer

Fabienne F. Barataud. L'agriculture à l'épreuve des politiques de l'eau (AGEPEAU). [Contrat] 2013. ⟨hal-02804994⟩
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