Comprendre la connectivité fonctionnelle d’un paysage pour une espèce ou un groupe d’espèces donné revient à rechercher des distances écologiques pertinentes vis-à-vis de la dispersion de ces organismes. Pour cela, la similarité dans la composition en espèce entre communautés, qui mesure leur degré de ressemblance, peut être mise en relation avec des distances écologiques entre ces communautés qui sont issues de mesures de connectivité du paysage, et qui reposent sur des hypothèses concernant les processus de dispersion. Au sujet des adventices des cultures, une hypothèse est que la prise en compte des trajets potentiels des machines agricoles et donc des routes dans le calcul de connectivité permet d’améliorer la relation entre la similarité de communautés et la distance entre points d’échantillonnage par rapport à une simple mesure de distance Euclidienne. Nos analyses ont porté sur des relevés de flore adventice effectués annuellement entre 2008 et 2012 sur de la zone agricole de Fénay. La similarité de composition entre ces relevés a été calculée, et confrontée à des mesures de connectivité du paysage (distance Euclidienne et distance via les routes). Les résultats de cette étude n’ont indiqué aucune amélioration de la relation entre la similarité de communautés et la distance entre points d’échantillonnage lorsqu’on considère la distance calculée via les routes plutôt que la distance Euclidienne. La distance a de manière générale un effet faible sur la similarité, effet qui est plus marquée dans les interfaces que les pleins champs. La similarité est apparue principalement dépendante du type de culture et, dans une moindre mesure, de l'appartenance ou non à une même exploitation.