Les agriparcs : vers de nouveaux modèles d’aménagement urbain ?
Résumé
Nommés parcs agricoles, parcs agraires, agri-parcs ou parcs agri-urbains, ces parcs qui mettent en avant l’agriculture dans des territoires urbains et périurbains créent-ils un nouveau modèle d’aménagement des villes ? En Europe, la création de ce que nous nommerons à présent agriparcs a d’abord été un phénomène ponctuel initié sur de vastes surfaces agricoles près de Milan, Barcelone ou Lyon… Récemment, plusieurs villes se sont de nouveau emparées de ce concept pour intégrer l’agriculture dans leurs politiques urbaines. Ces nouvelles initiatives, dans la lignée des premiers parcs, s’en différencient par leur taille, leur localisation, leurs composantes agricoles et leurs fonctions urbaines. Ainsi, aujourd’hui, certains parcs sont utilisés pour faire barrière à l’extension urbaine tout en jouant un rôle de poumon vert et un rôle de protection de la nature en ville. Dans d’autres cas, ils s’insèrent dans la conception d’éco-quartiers ou d’éco-villages, sur le modèle des parcs publics d’espaces verts urbains. A chaque fois, leur mise en place incite à repenser la place des espaces agricoles intra-urbains dans l’aménagement des villes. Mais l’intégration d’une activité privée dans de tels espaces urbains "publics" est loin d’aller de soi. L'hypothèse principale qui guide ce travail comparatif est que les agriparcs répondent à de nouvelles normes de l'aménagement des espaces publics urbains, qui sont la formation de partenariats publics/privés pour leur gestion, le déplacement des frontières entre espaces publics et espaces privés, entre espaces de nature, espaces de récréation et espaces productifs. A partir de l’étude d’une collection de cas en Europe et d’une grille de lecture de la publicisation des espaces agricoles, nous élaborerons une typologie des modèles d’aménagement nous permettant d’engager un débat sur le renouvellement des liens entre citadins et agriculteurs.