Des matériaux à mémoire de forme en amidon
Résumé
L’effet « mémoire de forme » caractérise l’aptitude d’un matériau à être déformé de manière stable et à retrouver sa forme initiale lors d’un stimulus environnemental comme une variation de température. Relativement connu pour les matériaux synthétiques, nous avons montré que l’amidon, biopolymère naturel, présente de telles propriétés stimulables par la température ou l’humidité. Ces propriétés résultent d’un processus à la fois thermique et mécanique appliqué après une transformation par extrusion de l’amidon dans des conditions classiques de température et d’hydratation (120°C, 25% d’eau). Le matériau est mis ainsi sous une forme temporaire, prête à retrouver spontanément sa forme initiale si les conditions environnementales conduisent à son changement d’état, vitreux / caoutchoutique. Afin d’optimiser ces propriétés, par le choix de la matière première et le contrôle de sa transformation, des travaux ont été engagés sur une meilleure connaissance de l’état amorphe. En effet, les mécanismes moléculaires à l’origine de la mémoire de forme reposent sur la co-existence de domaines macromoléculaires souples et extensibles et des points de réticulations physiques comme des enchevêtrements (ou « noeuds »). L’ensemble de ces résultats, protégé par un brevet générique, ouvrent un vaste champ d’applications nouvelles. A titre d’exemple, on peut imaginer des traceurs de température ou d’humidité biodégradables pour des emballages « intelligents », des produits céréaliers alimentaires ludiques ou économes en emballage. L’ouverture sur le domaine biomédical par la réalisation de dispositifs destinés à une chirurgie peu invasive, fait l’objet d’un projet ANR (IRMAS) en collaboration avec l’INSERM.