Heterogeneous firms and trade costs: a reading of french access to European Agro-food markets
Firmes hétérogènes et coûts aux échanges : analyse de l’accès des exportateurs français aux marchés agroalimentaires européens
Résumé
This article offers a new reading of intra-European trade based on recent developments in new international economics (Melitz, 2003; Chaney, 2008). These models take the heterogeneity of firms into account and offer a micro-economic analysis of the process of selection at work for firms entering markets. An exporting firm has to bear certain specific costs to break into a market, and only sufficiently productive firms are able to do so. Using individual data for French agro-food firms and the distribution of their exports across European markets, this article shows that access conditions to the various European markets are not identical for French firms: the Belgian market would seem to be a natural extension of the French market, whereas the markets of small, distant countries (Austria, Finland or Sweden) are the least accessible. Econometric analysis based on analysis both of the firm selection process and of the value of their exports shows that the standard geographical variables (distance, country size) affecting the single European market still play a major role in the choice of export markets. Results also reveal that there are still remaining trade costs at entry to the different European markets; but these trade frictions don’t matter to all firms in the same way. The higher the firm experience, the lower the impact of trade costs.
Cet article propose une nouvelle lecture des échanges intra-européens basée sur les récents développements de la nouvelles économie internationale (Melitz 2003 ; Chaney, 2008). Ces modèles prennent en compte l’hétérogénéité des entreprises et proposent une analyse micro-économique du processus de sélection qui s’opère à l’entrée des marchés européens. Une firme qui exporte vers un marché particulier doit supporter des coûts spécifiques à ce marché : seule les firmes les plus productives sont alors capables de supporter ces coûts. A partir de données individuelles de firmes agroalimentaires Françaises et des données d’exportation de ces firmes sur les marchés européens, cet article montre que les conditions d’accès aux différents marchés européens pour les firmes françaises sont très différentes : le marché Belge apparaît comme une extension naturelle du marché français, alors que les pays plus éloignés et plus petits sont les moins accessibles. Des analyses économétriques basées sur le processus de sélection des firmes et sur la valeur de leurs exportations montrent que les variables géographiques classiques (distance, taille du pays) jouent un rôle important dans le choix du marché de destination. Les résultats montrent également qu’il reste des coûts aux échanges à l’entrée des marchés européens ; mais ces résistances aux échanges n’impactent pas toutes les entreprises de la même manière. L’impact des coûts aux échanges diminue avec l’expérience de la firme.