Les auteurs utilisent une version révisée du modèle décrit dans De Cara et al. (2005) pour évaluer les coûts d'abattement des émissions d'origine agricole et analyser le potentiel de réduction associé à des pratiques de travail du sol permettant d'accroître les stocks de carbone. Sans aucune incitation spécifique à adopter ces pratiques alternatives, les réductions d'émissions s'élèvent à 4% des émissions agricoles pour un prix de 20 EUR/tCO2eq. L'hétérogénéité des coûts marginaux d'abattement est importante tant dans sa dimension intra-régionale qu'infra-régionale. Les auteurs incluent ensuite dans l'analyse les impacts en termes de coûts, rendements et émissions nettes associés à un changement de pratique de travail du sol (labour réduit ou minimum, maintenu dans le temps). Au niveau des exploitations types, l'adoption de l'une des trois pratiques de travail du sol est endogène. Les résultats indiquent que, si la séquestration du carbone est rémunérée, l'abattement total atteint 6.2% des émissions agricoles pour un prix de 20 EUR/tCO2eq.