La biodiversité a un rôle primordial dans le fonctionnement des écosystèmes et les éléments fixes du paysage sont importants pour son maintien dans les zones agricoles. Nous avons étudié de 2003 à 2005 l’effet de l’orientation, de la structure et de la texture (richesse en fleurs) des lisières forestières sur les communautés de Syrphidés (Diptères) dans les coteaux de Gascogne. Pour cela 10 bois homogènes et représentatifs de la région ont été utilisés, les insectes ont été échantillonnés par des pièges de type tentes Malaise disposés en lisière sud, en lisière nord et au centre de chaque bois. Le nombre de fleurs a été compté à chaque relevé et les habitats autour de chaque piège répertoriés. Il apparaît que la température est le premier facteur expliquant la répartition des syrphes selon les saisons. Les lisières sont beaucoup plus fréquentées que les centres des bois et ceci même pour les espèces forestières. Les lisières sud sont plus riches en terme d’abondance et de richesse spécifique que les lisières nord en hiver, printemps et automne mais le phénomène est inversé en été avec les lisières nord plus riches. Indépendamment du facteur température, la structure des lisières combinée à la quantité de fleurs ont un rôle très important dans la structuration des communautés autour des bois. L’effet année est aussi très important sur les populations de Syrphidés et depuis la sécheresse de 2003, abondance et richesse diminuent fortement, notamment pour les espèces de milieux humides qui voient leurs habitats et ressources disparaitre. La prise en compte des habitats présents à différentes distances autour des pièges et de l’écologie des espèces permet de mieux mesurer l’attractivité des lisières puisque presque 25% des espèces capturées en lisières proviennent d’habitats situés à plus de 200 m. Nous pensons donc que le maintien de cette biodiversité se fera grâce à des lisières complexes avec un manteau forestier, un cordon buissonnant et un ourlet herbacé développés et riche en fleurs.