Mise à part la Turquie, les pays du Sud et de l’Est de la Méditerranée (PSEM) ont une balance commerciale agricole et agroalimentaire déficitaire. Dans l’attente d’une zone de libre échange (ZLE) euroméditerranéenne qui semble difficilement prendre forme, ces échanges s’effectuent dans un cadre encore assez fortement interventionniste. Par ailleurs, les négociations agricoles à l’OMC, engagées dans le cycle de Doha, piétinent. A l’option libérale, dont beaucoup considèrent qu’elle a un rôle négatif pour la masse des paysans des pays les moins riches, s’oppose une vision des échanges dont les modalités devraient permettre le développement des agricultures de ces pays. Se plaçant dans cette perspective d’une atténuation du modèle libéral radical, le présent article étudie, dans une première partie, les caractéristiques des agricultures et des échanges agricoles des PSEM. Dans la deuxième partie sont discutés deux scénarios : d’une part celui de la libéralisation globalisée des marchés agricoles, d’autre part celui du développement agricole et rural, réalisé dans le cadre du partenariat euroméditerranéen, associé à des échanges commerciaux contrôlés.