Farmers place and motivation in quality market chains. Final report
Place et motivation des agriculteurs dans les démarches qualité
Résumé
Le travail de synthèse bibliographique réalisé au démarrage du réseau a été indispensable pour permettre de définir la suite du travail. Il a ainsi permis : 1) de définir des grilles d'analyse de démarches qualité, et des guides d'entretien, il a notamment montré l'intérêt d'une prise en compte de l'histoire des projets, et de l'analyse des partenariats, 2) d'identifier les différentes rubriques caractéristiques d'une démarche de qualité, de la place que peuvent y tenir les agriculteurs, et de leurs motivations potentielles, à aborder avec les interlocuteurs, 3) de choisir des démarches différentes les unes des autres, appartenant a priori à des types de coordinations différentes. Le travail d'analyse de démarches qui a suivi la bibliographie a permis de formaliser des résultats sur l'objet d'étude de façon beaucoup plus précise, et nous l'espérons plus pertinente. Les points à souligner sont les suivants : - tout d'abord la multiplicité des rôles et des places possibles pour les agriculteurs, dans la conception initiale, comme dans la gestion des démarches. Ils peuvent être le principal moteur d'une démarche, ils peuvent aussi être absents. Ils peuvent à quelques-uns initier une démarche qui prendra une grande ampleur économique, comme rester dans des projets de petite dimension. Ils peuvent gérer les démarches au quotidien, ou déléguer cette tâche à des services techniques ou commerciaux. Ils peuvent intervenir dans la définition des cahiers des charges, dans l'accompagnement des producteurs, dans la définition des paramètres économiques, dans la mise en marché. Sur ce volet, la méthode d'investigation (entretiens auprès d'experts des démarches) a été suffisante pour obtenir une information de qualité. La multiplicité des motivations et des freins potentiels des agriculteurs par rapport aux démarches de qualité semble également importante à souligner. Ils peuvent être tournés vers l'extérieur, vers les autres acteurs de la société, être orientés par la filière, être de caractère économique, technique, organisationnel. Nous avons assez bien pu identifier cette diversité, et formuler des hypothèses sur les facteurs prépondérants pour chaque type de démarche. En revanche les méthodes utilisées n'ont pas permis de repérer différents profils d'agriculteurs, dont nous savons pourtant qu'ils existent, ni d'identifier les facteurs de décision d'un agriculteur face à la diversité des démarches qui lui sont proposées. Néanmoins, nous avons pu synthétiser cette diversité en un petit nombre de types de démarches, caractérisées par la place des agriculteurs dans ces démarches, et les principales motivations à y adhérer. Il est intéressant de noter que les types identifiés sont transversaux aux filières. On ne rencontre pas de type "porc" ou "bovin" ou "céréales". A l'intérieur de chaque filière on peut identifier des rôles très différents pour les agriculteurs, et nos regroupements intéressent toujours plusieurs filières. Ceci dit, peu de filières végétales ont été étudiées et cet aspect resterait à confirmer -. Les analyses mettent en évidence l'intérêt d'étudier les trajectoires des démarches, et l'importance du facteur temps pour la caractérisation d'une démarche et la construction d'une typologie. Cet aspect, qui constituait l'une de nos hypothèses à l'issue de l'étude bibliographique, est confirmé, même si nos investigations ne nous ont pas permis de retracer de façon précise les courbes de vie des démarches (historique des adhésions, des ventes, courbes de prix). Nous n'avons cependant pas d'élément déterminant pour caractériser les facteurs d'échec ou de réussite d'une démarche : en effet, il aurait fallu réaliser plusieurs interviews par démarche, auprès de personnes ayant des points de vue différents, et conduire une analyse documentaire plus conséquente.