Les asymétries d'enjeux, que représente la libéralisation euro-méditerranéenne pour les pays européens et ceux du sud de la Méditerranée, rendent la question des liens entre commerce et environnement dans la région très différente de celle posée par l'ALENA. Une simple transposition du dispositif environnemental nord-américain (politique principalement ex post et ciblées sur des dégradations avérées) en région méditerranéenne ne répondrait pas aux spécificités locales, caractérisées par les écarts de développement entre pays, les écarts d'intégration de la culture de la concurrence dans les économies, et la nature des problèmes d'environnement (pression sur l'eau et les ressources agricoles). Le bilan environnemental de l'ALENA fournit cependant un cadre d'analyse des évolutions de l'environnement et du tissu économique sous l'effet d'une libéralisation régionale "Nord-Sud", et sur le contenu et la coordination des politiques d'accompagnement. Une amplification des chocs observés au Mexique peut être anticipée en Méditerranée, sans garantir les effets sur la croissance économique mexicaine. Les pays partenaires pourraient notamment formuler une définition opérationnelle du principe de précaution qui soumettrait la libéralisation à des règles de durabilité allant bien au-delà de celles de l'ALENA, notamment via la prévention des effets d'une baisse rapide de la population agricole en cas d'intégration agricole.