L'analyse quantitative "bibliométrique" de l'information scientifique et technique véhiculée par les formes codifiées de transfert de connaissance, les publications et les brevets, est de plus en plus utilisée tant à des fins cognitives en économie et sociologie des sciences, qu'à des fins opérationnelles dans la construction d'indicateurs de politique scientifique. L'article présente les possibilités de la bibliométrie pour l'étude de divers réseaux interconnectés utilisables pour décrire l'activité scientifique et technologique. A partir de la structure relationnelle de base contenue dans une publication, la première section passe en revue quelques réseaux scientifiques et technologiques accessibles par les méthodes bibliométriques et les analyses de proximité correspondantes. La seconde section concerne un réseau particulier, celui des co-signatures internationales, où l'on peut voir à l'oeuvre nombre de relations de proximité. Les co-signatures scientifiques internationales ont globalement doublé sur la dernière décennie, mais la configuration des liens préférentiels apparaît plutôt stable, ce qui suggère qu'à moyen terme, les facteurs infra-structurels (y compris les facteurs géopolitiques et la proximité culturelle) sont plus importants que la seule proximité géographique. Ceci est confirmé dans le cas des régions frontalières françaises. Les processus de renforcement des liens inter-personnels au niveau "micro" peuvent s'ajouter à l'inertie relative des canaux de collaboration observés à l'échelle internationale. Enfin, les nouvelles méthodes d'étude des réseaux sociaux qui se diffusent actuellement en bibliométrie offrent, pour l'analyse des réseaux scientifiques, une perspective d'articulation des échelles macro et micro.