L'internationalisation est soustendue par de puissants mécanismes : auto-organisation des communautés scientifiques indépendante des frontières nationales, programmes "top-down" internationaux et supranationaux, effets d'entraînement de la globalisation économique, tendances renforcées dans la période récente par la révolution de la communication électronique et la Toile. Cependant, l'internationalisation se heurte à divers obstacles : résistance du niveau national dans la plupart des éléments des systèmes d'innovation, effets de proximité ancrés dans les infrastructures, inertie des réseaux personnels et institutionnels. Les études bibliométriques des profils des journaux scientifiques, les réseaux de collaboration et autres réseaux scientifiques, la distribution spatiale des activités scientifiques, tous ces éléments accréditent la réalité, mais aussi la lenteur, d'un processus d'effacement des frontières. Dans la dernière décennie, les progrès sont plus sensibles dans la globalisation de la communication scientifique et l'accroissement des volumes globaux de collaboration que dans la distribution géographique de la production de connaissances, la reconfiguration des réseaux de coopération et la modification des profils disciplinaires liés aux nouveaux régimes scientifiques.