On utilise un modèle couplé des dynamiques écologiques et des comportements économiques des agents pour représenter les processus de choix dans la gestion et la préservation d'une zone humide en Camargue. Dans cette zone, la chasse, la coupe du roseau, l'élevage, la pêche et les activités récréatives ont des besoins spécifiques dans la gestion de l'eau, qui est un input commun à ces activités. La richesse biologique assurée par la roselière a conduit à la mise en place d'incitations pour sa préservation (c'est un site Natura 2000). Mais que se passerait-il si cette activité économique devenait plus fragile ? Quel paysage et quelle diversité biologique en résulteraient ? Pour répondre à ces questions, les auteurs ont construit un modèle de simulation multi-agents, intégrant des données biologiques, physiques et économiques. Comme la gestion de l'eau implique une décision collective, ils insistent sur les dilemmes qui en découlent et sur leurs impacts écologiques. Notamment, ils étudient la modification de la biodiversité et du paysage qui résulterait d'une individualisation de la gestion de l'eau par endiguement. Le modèle est conçu pour être utilisé dans les négociations environnementales entre agences publiques et utilisateurs locaux du marais.