Nonobstant ses positions hostiles aux subventions et au soutien à l'agriculture au sein du groupe de Cairns et dans les négociations à l'OMC, le Brésil a bien encore une politique agricole. Sa compétitivité croissante dans les secteurs du soja, du sucre, du jus d'orange et de la viande s'explique à la fois par l'utilisation intensive de la terre dans les régions de frontière comme le Mato Grosso, la modernisation de l'agriculture et des industries agroalimentaires et des politiques publiques tournées vers le marché encourageant une participation active du secteur privé et un effort de recherche important. Dans le cadre de la stabilisation macroéconomique renforcée à partir de 1994, la politique agricole brésilienne change : son moteur, le financement public de l'agriculture à taux bonifié, devient plus limité et plus sélectif. Le soutien des prix et la politique de stockage restent en vigueur, mais à des niveaux plus limités. Les politiques de développement des infrastructures ont pris le relais. La position du Brésil dans les négociations commerciales s'en trouve renforcée.