Les auteurs montrent que les préférences vis-à-vis du risque sont déterminantes dans l'évaluation de l'impact des mesures de protection des ressources en eau sur le choix de production. Dans le cas d'un système de quotas d'irrigation, il est nécessaire de prendre en compte les attitudes face au risque lorsque l'on dérive la demande en eau à partir d'un modèle de décision multi-produits. Les auteurs suivent l'approche de Antle (1987) basée sur les moments d'ordre supérieur du profit, ce qui permet une estimation flexible de la technologie stochastique sans imposer une spécification ad hoc des préférences vis-à-vis du risque. Dans une seconde étape, ils résolvent un problème de détermination de quotas d'eau d'irrigation pour un régulateur environnemental local, en utilisant des estimations préalables de la technologie et des paramètres d'aversion au risque. L'avantage de cette méthode est de permettre une simulation directe de diverses politiques de quotas, avec une information réduite sur le profit et les intrants uniquement. L'application empirique sur des données individuelles dans la région de Kiti (Chypre) révèle que les deuxième et troisième moments de la distribution du profit (asymétrie et aplatissement) jouent un rôle significatif dans les décisions de production, et que la prise en compte de la seule variabilité n'est pas suffisante.