La conservation de la biodiversité s'accompagne d'une interrogation sur l'éthique. Pour nous en faire saisir la teneur, l'auteur a suivi, entre 1995 et 2002, l'évolution des propositions des écologues ayant participé au programme "Recréer la nature" du ministère de l'Aménagement du territoire et de l'Environnement (MATE). Si, dans un premier temps, les considérations éthiques étaient explicites dans les propos des écologues, elles ont disparu par la suite. Il faut y voir les conséquences de l'essor du génie écologique. Pour autant, les questions de déontologie des écologues n'ont pas disparu. Bien que cela ne soit pas la seule envisageable, c'est bien la figure de l'ingénieur qui l'emporte dans leurs écrits. Cela amène l'auteur à poser une question de fond : l'obligation de résultat, que cette éthique professionnelle sous entend. Concernant la légitimation du souci de la biodiversité, l'auteur rappelle qu'il existe des éthiques concurrentes à l'utilitarisme (même élargi aux générations futures et à l'intérêt commun) qui mettent l'accent sur d'autres valeurs morales.