Les auteurs s'attachent à rendre compte d'une forme particulière d'extension spatiale, la mixité d'activités résidentielles et agricoles caractérisant le périurbain, en combinant la géométrie fractale et un programme microéconomique de localisation résidentielle. Le modèle microéconomique repose sur une fonction d'utilité Cobb-Douglas/CES, où la taille du lot résidentiel est endogène et où des termes en constant elasticity of substitution (CES) s'appliquent aux aménités de centres urbains et de zones vertes. Le modèle géographique est constitué d'un tapis de Sierpinski. On obtient ainsi une solution analytique de l'ensemble du modèle économico-fractal. Ce modèle est ensuite calibré par minimisation d'une formule d'erreur entre ses prédictions et les données observées dans les aires métropolitaines des villes françaises dont la ville-centre a entre 100 et 200 000 habitants. On peut alors l'utiliser en simulation. On montre, en particulier, que lorsque le goût des ménages pour les aménités rurales s'accentue, une substitution entre ces aménités et la consommation foncière intervient dans le périurbain. Le profil de l'aire métropolitaine en est modifié, avec des gradients de rente foncière, de taille des lots, de densité de population qui deviennent alors plus plats.