Déterminants de la consommation urbaine de poulet de chair au Cameroun : cas de la ville de Yaoundé
Résumé
Le Cameroun fait partie des pays les plus pauvres de la planète. Une urbanisation croissante et une démographie galopante ont accentué le déficit en protéines animales. Le gouvernement local a alors fixé des quotas d’importation de viande de volailles à bas prix. Cette importation aurait été à l’origine, entre 1996 et 2002, de la fermeture de nombreux élevages de poulets de chair et de la suppression de nombreux emplois. Afin d’appréhender les perspectives d’évolution du marché avicole camerounais, et voir dans quelle mesure le poulet local peut reconquérir des parts de marché intérieur, cette communication vise à identifier les déterminants de l’évolution récente de la consommation de poulet. En absence d’information fiable sur la consommation alimentaire du poulet, les résultats présentés reposent sur une investigation empirique menée sur la ville de Yaoundé entre mai et juillet 2005, auprès de ménages, de hors domiciles, de restaurateurs et de vendeurs. L’analyse des données montre que les consommateurs préfèrent le poulet de chair local. Mais, ils consomment souvent les découpes congelées de poulets importées car elles sont moins chères, pratiques dans la confection des menus et à la portée de la plupart des consommateurs dont le pouvoir d’achat est faible. Le principal déterminant dans le choix du poulet reste le prix. Une réflexion générale sur la filière aviaire locale est nécessaire afin qu'il puisse y avoir une adéquation entre l'offre et la demande de poulet sur le marché local.