Ce travail a pour objet, à travers le département des Bouches-du-Rhône , de faire un premier bilan de la nouvelle Organisation commune de marché (OCM) des fruits et légumes. La méthodologie adoptée consiste à combiner l'approche filière avec les théories de l'alliance, les réseaux d'entreprises et la sociologie des organisations. Malgré des résultats économiques très médiocres, les organisations de producteurs (OP) reconnues ne représentent que 13% du tonnage du département, des formes originales d'alliances apparaissent. Trois cas, en particulier, sont examinés : celui d'une alliance horizontale regroupant trois OP initiales avec présence d'un bureau de ventes commun et d'une société holding permettant d'accueillir de nouveaux partenaires, celui d'un partenariat entre une OP et une firme multinationale basé sur la complémentarité entre produits importés et produits de pays, et celui d'une organisation en voie de construction, à caractère interprofessionnel, regroupant producteurs et expéditeurs. Ces quelques cas montrent qu'à condition de respecter des règles strictes en matière de fonctionnement (transparence au niveau des procédures, cahier de charges, agréage, centralisation de la décision, contrôle par le conseil d'administration...), les schémas aboutissant à l'alliance sont multiples. Cependant une contrainte réglementaire demeure : le seuil de 20 à 25% imposé par les textes à la participation des négociants dans les OP. Dans tous les cas, l'enjeu pour la région consiste à respecter cette diversité tout en continuant à accompagner, du mieux possible, les organisations qui frappent à la porte de l'OCM.