L'idée centrale de cet article est que l'accord agricole de l'Uruguay Round contraindra désormais les politiques agricoles, et que les intérêts commerciaux vont relayer les groupes de pression et susciter un néoprotectionnisme sous forme de BNT (Barrières non tarifaires) sous couvert de préoccupations de santé, d'environnement, de qualité ou d'éthique. La théorie économique donne quelques indications pour distinguer les interventions publiques nécessaires pour pallier les défaillances du marché de celles qui sont des détournements protectionnistes. L'OMC a mis en place des gardes-fous efficaces pour limiter cette tendance. Le contenu des divers accords signés à Marrakech et les acquis de décisions récentes sont passés en revue. Mais l'action de l'OMC reste très focalisée sur les freins aux échanges et se heurte aux limites du rôle de l'objectivité et de la science. Elle reste trop limitée face aux problèmes communs globaux et à l'éthique qui pourtant concerne le bien-être mondial, actuel ou futur. Pour la profession des économistes agricoles, ces problèmes ouvrent un domaine important de recherches, à la fois conceptuelles et empiriques.