Cette communication insiste sur l'un des objectifs essentiels du dispositif de préretraite agricole, mis en place en France de 1995 à 1997, à savoir l'installation des jeunes agriculteurs. Selon une démarche classique d'évaluation des politiques publiques, on a mesuré l'impact direct du dispositif avant de s'interroger sur les effets propres d'une telle politique, c'est-à-dire sur les évolutions que l'on aurait connues si ces mesures n'avaient pas été prises. Si la deuxième préretraite a encore touché un nombre négligeable d'agriculteurs âgés (environ 18 000) et concerné environ 8 000 jeunes agriculteurs, le nombre d'installations vraiment nouvelles qu'elle a entraîné est beaucoup plus faible (1 200 environ), ce qui relativise singulièrement l'impact et l'intérêt de la préretraite quant à son objectif démographique, en particulier si l'on raisonne en termes de coût-efficacité. En fait, il apparaît que la mesure est relativement mal ajustée, ce qui provoque de nombreux effets d'aubaine et qu'elle mériterait d'être séparée en deux instruments différents, l'un en faveur des agriculteurs âgés à faible revenu, l'autre ciblée spécifiquement sur l'aide aux installations supplémentaires, dans le cadre familial ou en dehors du cadre familial.