La coopération entre la recherche académique et la recherche industrielle met à l'épreuve des formes sociales de relations. Si le contrat juridique précise les règles générales de l'action en commun, la coopération suppose des mécanismes de coordination qui débordent le cadre de l'échange marchand. A partir d'une analyse des relations contractuelles de 19 laboratoires d'un organisme public de recherche français, les auteurs montrent que la confiance est une situation construite par les acteurs comme norme préférentielle de la coopération pour le caractère performatif qu'elle confère à la relation. Pour instrumenter la production de confiance, deux formes de veille sont mobilisées : la veille de voisinage et la veille scientométrique. Il en résulte une structuration de la coopération selon trois logiques relationnelles : la proximité, le club et le marché. La confiance interpersonnelle associée à une veille de voisinage est dominante dans la logique de proximité. Dans les logiques de club et de marché, la confiance est attachée à une structure formelle, le réseau ou le contrat bilatéral, garantissant les attributs d'un individu ou d'une organisation.