Regulating greenhouse gases emissions from agriculture: towards an economic evaluation
Régulation des émissions de gaz à effet de serre d'origine agricole : un essai d'évaluation
Résumé
Cet article porte sur la régulation économique des émissions de gaz à effet de serre d'origine agricole, prenant en compte les possibilités offertes par l'agriculture de fournir des gisements substantiels de réduction. Les évaluations proposées reposent sur un modèle économique d'offre agricole à fort contenu technique. On mesure tout d'abord les émissions de méthane et de protoxyde d'azote à l'échelle nationale, liées respectivement au mode d'alimentation animale d'une part, et aux quantités d'engrais azotés épandues d'autre part. On calcule également les flux de carbone stocké dans les sols et le carbone "bois" sur terres agricoles en intégrant la possibilité de boisement des jachères fixes primées. La modélisation retenue permet de discuter l'impact d'une modification des conditions de l'offre agricole sur les émissions. Utilisant les propriétés en dualité de la programmation linéaire, on estime la distribution des coûts d'abattement au sein des exploitations types de l'analyse. On étudie ensuite les impacts d'une politique de régulation de premier rang. Bien qu'optimal en information parfaite, un tel schéma de taxe par unité d'émission induirait des coûts de contrôle prohibitifs pour l'autorité de régulation en particulier dans le cas des émissions de méthane. On propose donc un schéma opérationnel de second rang intégrant une taxation combinée de facteurs observables (animal et alimentation achetée). L'analyse repose sur l'utilisation d'un critère agrégé intégrant l'évaluation économique du dommage, le profit des agriculteurs et la participation du contribuable au fonctionnement de la PAC. Mesuré ainsi, le gain collectif pourrait approcher les 1,5 milliard de francs, le dommage étant réduit de 10% environ, si une politique de taxes bien ciblées est associée à une incitation au reboisement. Dans cette hypothèse, 80% des gains seraient imputables aux incitations au reboisement.