Long-term trends in food consumption : a French portrait
[Tendances à long terme de la consommation alimentaire : un portrait français]
Résumé
L'évolution de la consommation alimentaire des ménages est étudiée à partir de l'enquête alimentation de l'INSEE de 1965 à 1991. Durant cette période, la part du budget familial des Français consacrée à l'alimentation n'a cessé de diminuer et le contenu du panier courant a changé. La consommation de produits usuels comme les pommes de terre, le pain, le vin ordinaire a décru, alors que la consommation de produits moins fréquemment achetés tels que les surgelés ou l'eau minérale a fortement augmenté. Malgré cela, la diversité sociale des consommations s'est maintenue et pour certains produits les écarts de consommation entre les catégories sociales se sont nettement accrus. Les changements survenus dans la structure de la distribution influent sur la consommation dans la mesure où ils transforment l'offre en agissant à la fois sur la sélection des produits et sur les différents critères qui régissent la concurrence entre les produits : prix, disponibilité, réputation. D'autre part, l'évolution des consommations reflète pour une part l'évolution de la structure sociale. Les aliments en déclin sont pour la plupart surconsommés par des catégories de consommateurs elles-mêmes en déclin et sousconsommés par les catégories dont les effectifs progressent. Inversement, les produits dont la consommation augmente sont en général surconsommés par les fractions en expansion et en ascension et sousconsommés par les catégories en déclin. La proportion des repas pris à l'extérieur reste faible et progresse lentement. La pratique du repas pris à l'extérieur est très inégalement répartie dans la population, la moitié des Français ne prend à l'extérieur aucun des repas de midi, et les deux tiers aucun des repas du soir. Les résultats d'une enquête menée auprès d'une population d'étudiants sur l'évolution des repas montrent la stabilité du modèle des repas français contemporain.