L'économie rurale méditerranéenne de l'Union européenne se transforme en se diversifiant sous l'influence de marchés dont les mécanismes se globalisent, et de phénomènes de développement local procédant de comportements qui contestent la globalisation. Dans l'agriculture, la production spécialisée (fruits et légumes irrigués) se concentre sur une fraction infime du territoire tandis que les espaces marginalisés gagnent du terrain. Dans ces derniers, les initiatives, individuelles ou par petits groupes pour échapper au poids et à l'uniformité du marché, se multiplient, mais leur pérennité est incertaine. L'analyse des usages résidentiels et touristiques de l'espace montre les mêmes tendances : d'un côté des zones densément peuplées en permanence (périurbaines, proche d'axes de la communication) ou temporairement (sites de loisirs en période estivale), de l'autre de vastes espaces en voie de dépeuplement (exode des agriculteurs, absence d'activités alternatives). Schématiquement, il en résulte quatre types d'espaces ruraux, aux économies bien différentes : les espaces spécialisés dans l'agriculture irriguée intensive, les espaces de coexistence d'activités, les espaces périurbains à dominante résidentielle, les espaces quasiment vides de la présence humaine permanente.