Les travaux en économie de l'innovation traitent principalement deux questions. L'une concernant les types de connaissances (scientifiques, technologiques) requises pour l'innovation et l'autre l'organisation de la recherche-développement. S'intéressant essentiellement au rôle central des activités de recherche-développement, ces travaux ne permettent pas d'expliquer de manière satisfaisante les innovations qui ne sont pas systématiquement basées sur des efforts de recherche-développement. Les auteurs soutiennent que l'innovation dans les PME est fortement liée aux individus qui composent la firme. En effet, les personnes incorporent deux types de compétences, dédiées et architecturales. Alors que les compétences dédiées, ou spécifiques, sont liées à des savoir-faire scientifiques ou technologiques locaux, les compétences architecturales contribuent fortement au processus d'innovation en accroissant les nouvelles combinaisons de compétences dédiées existantes. Les auteurs développent ensuite ce cadre d'analyse en l'appliquant à la fois aux secteurs de forte et de faibles intensités technologiques. Les auteurs montrent que les compétences architecturales sont essentielles, dans le sens où elles permettent aux PME de faible intensité technologique d'innover sans activités de recherche-développement internes. Alors que les chercheurs scientifiques de renom ("stars" au sens de Zucker et al.) restent un élément central des compétences architecturales dans les industries à haute technologie, les ingénieurs semblent être des personnes-clés pour la conduite des projets d'innovation dans les secteurs de faible intensité technologique.