Comment expliquer que, dans les pays occidentaux, une part non négligeable de l'activité non agricole soit localisée en zone rurale, en dépit de la tendance générale à l'agglomération des activités dans les villes ? Quelles sont la nature et l'intensité des mécanismes de localisation des activités en zone rurale ? Cet article propose des éléments de réponse à ces questions en s'appuyant sur les nouvelles théories de la localisation, dont l'objet n'est pas toujours la localisation rurale. L'accent est mis sur le rôle des marchés fonciers et des marchés locaux du travail dans les choix de localisation en zone rurale. On montre que chacun de ces marchés n'intervient pas de façon identique selon que l'on analyse le rural placé sous l'influence de la ville ou le rural organisé en bassin d'emploi "indépendant" des influences urbaines. Dans le premier cas, ce sont les mécanismes à l'oeuvre sur les marchés fonciers qui agissent (directement ou indirectement) sur la localisation des activités non agricoles en zone rurale, alors que c'est au travers du fonctionnement des marchés locaux du travail et de leurs caractéristiques que l'on peut appréhender la localisation des activités entre bassins d'emploi ruraux et bassins d'emploi urbains.