Pierre C. est négociant en vins dans une petite ville rurale de près de 3000 habitants située dans l'Est de la France. Il incarne trois formes différentes de déclin social. Il était un notable local important, il n'est plus aujourd'hui qu'un habitant parmi d'autres dans la commune. Commerçant riche, il a été ruiné par les supermarchés. Enfin, il vendait du vin de table, boisson autrefois noble et chargée de toute une mystique nationale, voire nationaliste, qui est aujourd'hui dépréciée, voire méprisée. Sa chute, qu'illustrent ses propos, est représentative de toute une profession et de toute une forme de commerce. Le négoce du vin, qui était fortement lié à la vie traditionnelle des campagnes, a subi de plein fouet le contrecoup de la plupart des grandes transformations, économiques et culturelles, de l'après-guerre. Cet homme fortement intégré à la vie locale, et par-là prisonnier des routines et des valeurs traditionnelles, a subi sans vraiment les comprendre les transformations qui ont affecté sa profession et la société rurale.