Les accroissements de revenu agricole ont été mesurés au moyen de la méthode du coût d'opportunité des cultures énergétiques. Les coûts, notamment ceux du colza, sont très sensibles à la manière dont les charges de mécanisation sont prises en compte. A l'heure actuelle, pour que les accroissements de revenu agricole soient significatifs (accroissement dépassant 500 F par hectare) les cultures de blé, de betterave et de colza doivent atteindre des rendements élevés, plus de 4 t pour le colza, plus de 7,5 t pour le blé et plus de 65 t pour la betterave. Les espoirs mis dans l'ester de colza devraient se concrétiser une fois que les retombées du progrès génétique et agronomique auront eu lieu. Le blé éthanol est la culture dont la rentabilité paraît la plus accessible à un grand nombre de producteurs agricoles. La production rentable de betterave éthanol peut également être envisagée par une majorité de betteraviers. En régions céréalières moyennement intensives, la jachère énergétique n'est pas vraiment plus intéressante que la jachère "nue" ; seul le blé éthanol apporte un léger gain. La production de biocarburants sous sa forme actuelle est étroitement liée à la jachère tournante ; un développement de la jachère fixe pourrait infléchir sensiblement les perspectives de valorisation de la biomasse vers une utilisation de plantes lignocellulosiques.