Cet ouvrage contient deux parties distinctes. Dans la première, des économistes et des sociologues exposent leur analyse relative à l'évolution des formes de compétitivité et à leur impact sur la croissance et l'emploi. Leurs schémas théoriques se rejoignent autour de l'idée d'un "nouveau modèle d'entreprise". Les firmes sont confrontées à de nouvelles contraintes (faiblesses et instabilité de la demande, exigence accrue en matière de qualité...) qui entraînent des exigences nouvelles en matière de compétitivité. Elles mettent alors en place des structures organisationnelles et techniques différentes de celles du taylorisme, répondant à des critères de performance qui, eux aussi, ont évolué. Dans la seconde partie de l'ouvrage, à la suite d'une réflexion collective qui a réuni des chercheurs et des syndicalistes, J. P. Huiban présente une synthèse de ces analyses, en insistant sur leur convergence, au delà des spécificités de chacune d'entre elles. Il leur adresse également deux critiques : ces schémas qualitatifs laissent une part trop réduite à la mesure quantitative des phénomènes décrits, d'où une incapacité à en mesurer l'impact sur le système productif ; elles mettent l'accent sur l'entreprise, en négligeant d'autres niveaux de traitements des problèmes, d'où une absence de réflexion sur la viabilité macro-économique des évolutions constatées au niveau de la firme et sur leurs conséquences en matière d'emploi.