Inscrite dans le cadre de la mise en place d'un réseau de recherche pour étudier les échanges entre le Nigeria et ses voisins de la zone franc, cette étude vise à identifier les déterminants et les effets des exportations non enregistrées de céréales du nord Nigeria à destination du Niger. L'enquête, basée sur un échantillon de 95 exploitations et 45 commerçants, montre que la politique d'ajustement du Nigeria a tout à la fois contribué à réduire la production de maïs dans le nord Nigeria et à stimuler son exportation vers le Niger. Suite à la dévaluation du naïra, ce débouché extérieur est devenu plus attractif pour les commerçants. Alors que les "gros" producteurs ont pu tirer parti de ce marché, les petits, largement majoritaires, n'en ont guère bénéficié. N'ayant pas accès aux intrants subventionnés, ils ont dû faire face à une évolution défavorable des rapports de prix. Par ailleurs, les coûts élevés de transaction ont limité l'accès aux circuits trans-frontaliers sur lesquels les grands commerçants ont étendu leur emprise.