L'hypothèse développée ici est que les contraintes d'environnement contribuent à la dynamique des territoires urbains, au travers des astreintes qu'elles suscitent chez les populations qui les subissent, modelant ainsi un milieu spécifique. L'analyse met en évidence la permanence des contraintes environnementales sur le long terme et une dynamique de glissement, d'un espace de relégation des entreprises polluantes à un espace de relégation sociale. Les contraintes d'environnement physique : lumineuses, météorologiques, toxiques, vibratoires et sonores spécifient un espace local. Ces contraintes montrent que l'émiettement de la ville devient moins une différenciation des quartiers qu'une diversification issue de la matérialisation des flux de circulation. Cette segmentation du milieu urbain que définissent les pollutions rencontre une population tout autant segmentée. Mais, plus encore, les contraintes d'environnement participent à ce processus, en renforçant les inégalités sociales.