La politique agricole suisse fait partie integrante de la politique d'independance nationale et de neutralite de la Confederation. Elle a notamment pour objectif d'assurer l'autosuffisance alimentaire en cas de crise grave (l'auto-approvisionnement atteint 64 % en 1983), la protection et l'entretien du territoire, un peuplement suffisant des regions marginales. Sans une politique specifique des zones de montagne, qui couvrent 70 % du territoire et rassemblent 46 000 exploitations d'une dizaine d'hectares en moyenne, ces objectifs en matiere de production agricole et d'amenagement de l'espace ne pourraient etre atteints. Definie a partir de 1951, la politique de la montagne cherche a favoriser le maintien et le developpement des exploitations familiales et a garantir leur revenu. Elle repose sur le renforcement des aides aux investissements (credits a taux nul), des prix agricoles eleves mais non differencies (superieurs de 50 a 100 % aux prix CEE), des paiements directs a l'UGB (qui atteignent 2000 FF par vache) et a l'hectare en pente exploite. Contrairement au systeme europeen, c'est le consommateur suisse qui paie la plus large part du soutien des marches par le biais de prix alimentaires eleves. Malgre ces efforts, on constate que l'agriculture de montagne ne percoit pas une part plus importante du budget federal que l'agriculture de plaine en 1983 (37 % du budget pour 37 % des exploitations). Comme en France, c'est donc la politique des prix et des marches qui prime dans la formation du revenu agricole suisse. Mais la forte croissance des prix agricoles et l'augmentation des transferts, a cependant permis une amelioration du revenu agricole montagnard de 28 % en valeur reelle depuis 10 ans, alors qu'il tendait a stagner en France. D'autre part, de nombreuses mesures sectorielles prises en Suisse pour favoriser l'exploitation des terres marginales, pourraient etre adaptees en France afin de