Avis relatif à la saisine du 15 décembre 2009 de Monsieur le Député François Grosdidier, quant aux conclusions de l'étude intitulée “A comparison of the effects of three GM corn varieties on mammalian health” par J. Spiroux de Vendômois, F. Roullier, D. Cellier & G.E. Séralini, Int. J. Biol. Sci, 2009 : 5(7) : 706-726
Résumé
Le HCB a fait siennes les observations selon lesquelles les faiblesses des analyses statistiques interdisent de conclure avec suffisamment de certitude à l'absence de risques sanitaires et environnementaux liés aux OGM. Ces faiblesses sont aujourd’hui admises par les instances d’évaluation (AESA). L’étude de J. Spiroux de Vendômois et al., comme celle présentée par la société Monsanto pour les mêmes OGM, se borne à établir si les différences observées entre les groupes témoins et les groupes traités sont statistiquement significatives. Bien que l'interprétation des différences trouvées comme significatives diffère dans les deux cas, aucune conclusion définitive ne peut être tirée en raison des faiblesses des analyses statistiques proposées. Dans leur analyse à partir des données initiales fournies par la société Monsanto, J. Spiroux de Vendômois et al. montrent que très peu de différences observées peuvent être considérées comme statistiquement significatives. Les auteurs tentent néanmoins de convaincre que ces différences sont biologiquement significatives. Seuls des arguments d’ordre statistique, non recevables pour un statisticien et un toxicologue, sont mis en avant pour justifier les conclusions de cette étude. Il est important de rappeler ici la contribution de la statistique : c'est un outil d'aide à la décision, mais pas un outil de décision. Ce n'est pas la statistique qui permet de conclure si un OGM est dangereux ou non pour la santé humaine. La statistique est là pour aider le toxicologue à évaluer correctement les risques de se tromper en concluant sur l'absence ou la présence d'effets négatifs. La convergence d’événements non statistiquement significatifs pourrait tout autant conduire le toxicologue à juger d’une toxicité potentielle sur un tissu ou un organe cible. Toutefois, bien que les auteurs reprennent à juste titre ces arguments, leurs conclusions ne reposent que sur l’interprétation de certaines modifications isolées de constantes hématologiques et biochimiques. Il n’est pas fait de lien avec d’autres paramètres clés de l’évaluation de la toxicité, les résultats des examens macroscopiques et histologiques par exemple. En conclusion, le Comité scientifique (CS) du Haut Conseil des biotechnologies (HCB) indique que l’étude de J. Spiroux de Vendômois et al., n'apporte aucun élément scientifique recevable susceptible d’imputer aux trois OGM ré-analysés une quelconque toxicité hématologique, hépatique ou rénale.
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